

L'Inde ordonne à X de bloquer plus de 8.000 comptes dont des médias internationaux
L'Inde a ordonné à X de bloquer plus de 8.000 comptes dont ceux de médias internationaux, a annoncé jeudi le réseau social, disant se conformer à contrecœur à ce qu'il dénonce comme une "censure", en pleine tension militaire avec le Pakistan.
Ces derniers jours, New Delhi a exigé l'interdiction en Inde de plusieurs comptes de figures politiques, de célébrités ou encore de médias pakistanais, alors que les deux puissances nucléaires rivales ont connu cette semaine leur plus fort niveau de violences depuis deux décennies, selon les experts.
"X a reçu l'ordre du gouvernement indien de bloquer plus de 8.000 comptes en Inde, sous peine de sanctions potentielles, dont des amendes importantes et l'emprisonnement des employés locaux de l'entreprise", a déclaré le réseau social dans un communiqué.
La plateforme du milliardaire Elon Musk n'a pas précisé quels comptes étaient affectés, rapportant toutefois qu'il s'agissait notamment de médias internationaux et d'autres utilisateurs de premier plan.
Cette annonce survient un jour après que Meta a interdit en Inde, à la demande de New Delhi, l'une des pages consacrées aux musulmans les plus suivies sur Instagram.
Dans la plupart des cas, le gouvernement indien n'a pas désigné les posts qui ont selon lui violé les lois du pays et n'a pas non plus fourni de justification pour de nombreux comptes, a précisé X.
Tout en confirmant avoir commencé à procéder à ce blocage, X a exprimé son désaccord sur le fond: il correspond à "une censure du contenu existant et futur" et est "contraire au droit fondamental à la liberté d'expression".
"Cette décision n'est pas facile à prendre, mais il est essentiel que la plateforme reste accessible en Inde", a expliqué l'entreprise.
La montée des tensions entre l'Inde et le Pakistan a déclenché une avalanche de fausses informations en ligne.
New Delhi et Islamabad se sont mutuellement accusés jeudi d'avoir mené des attaques de drones, aggravant l'inquiétude de la communauté internationale.
Mercredi, les armées des deux pays ont échangé d'intenses tirs d'artillerie après des frappes indiennes au Pakistan visant, selon New Delhi, le groupe qu'il accuse d'avoir commis l'attentat du 22 avril dans sa partie du Cachemire.
Ces bombardements ont fait au moins 48 morts dans les deux camps, quasiment tous civils.
T.al-Shamlan--BT